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2 octobre 2007 2 02 /10 /octobre /2007 11:40

Il était beau comme un camion

Du genre qui vous ensorcelle

Elle a foncé sans s’poser de questions

Erreur ! C’était rien qu’un camion poubelle

 

Elle est tombée dans ses filets

Avec délice mais jusqu’au jour

Où il s’est révélé

Sous son plus mauvais jour

 

Sous sa belle gueule

De prince candide

Il lui dégueule

Son ego fétide

 

Elle vit aux côtés d’un camion poubelle

Et ça n’a rien d’une sinécure

Dans ses rêves, sa vie n’avait rien de celle

D’une belle à ordure

 

Tout plaquer pour ce tocard

Quelle folie de l’avoir suivi

Maintenant il est trop tard

Elle lui est liée pour la vie

 

Il noie son dégoût dans l’alcool

Il endort Jekyll pour imposer Hyde

Elle flétrit, elle se fane, elle s’étiole

Il a réussi, il est devenu son caïd

 

Qu’elle le menace de partir

Il la menace de l’occire

Qu’elle n’aura jamais les gosses

De toute façon, elle l’a dans l’os

 

Elle vit aux côtés d’un camion poubelle

Et ça n’a rien d’une sinécure

Dans ses rêves, sa vie n’avait rien de celle

D’une belle à ordure

Les enfants sont partis

A nouveau seule elle le subit

A l’aube de ses noces d’or,

Elle préfèrerait qu’il soit mort…

 

Ne plus entendre ses cris

Prier pour que cessent les injures

Elle a largement payé le prix

Pour ne plus être une belle à ordure

 

Elle vit aux côtés d’un camion poubelle

Et ça n’a rien d’une sinécure

Dans ses rêves, sa vie n’avait rien de celle

D’une belle à ordure

 

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2 octobre 2007 2 02 /10 /octobre /2007 11:38

Ils se partagent

Ils nous unissent

Ils nous partagent

Ils nous grandissent

 

Lourds à porter si on les tait

Et amoureux, si on l’était ?

Distingués au bas d’une lettre

Bons ou mauvais, propres à chaque être

 

Ils nous guident dans nos choix

Qu’importent l’âge ou le bagage

Qu’ils nous réchauffent ou nous laissent froids

Ils nous conduisent jusqu’au naufrage

 

J’apprécie, j’aime, j’adore

Je méprise, je déteste, j’abhorre

En moi tous ces sentiments refoulés

Qu’attends-tu pour les apprivoiser ?

Si confus soient-ils, ils ont un sens

Que toi seul justifies par ta présence

 

Si forts qu’ils nous étouffent

Si beaux qu’ils nous transcendent

Non partagés, on sombre dans le gouffre

Et puis parfois, le bonheur inonde

 

Fraternels ou amoureux

Qu’ils suscitent merveilles ou dégoût

Qu’on en fasse toute une affaire ou juste un jeu

Moi ils me mènent au creux de ton cou

 

J’apprécie, j’aime, j’adore

Je méprise, je déteste, j’abhorre

En moi tous ces sentiments refoulés

Qu’attends-tu pour les apprivoiser ?

Si confus soient-ils, ils ont un sens

Que toi seul justifies par ta présence

 

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13 septembre 2007 4 13 /09 /septembre /2007 14:33
Mon amie Elisabeth Robert (la jolie brunette ci-contre), elle aussi romancière, alimente quotidiennement un blog très vivant et très instructif http://elibabeth.typepad.fr/weblog/2007/07/index.html
Il y a quelques temps, elle m'a fait l'honneur de m'interviewer. Passer dans sa moulinette après Marc Lévy et Bernard Werber fut un grand grand plaisir. Voici son article paru en juillet dernier :

Voici une jeune femme pleine de vie qui nous a déjà fait rire avec son premier roman "Avec le temps"!
La voici qui récidive et qui signe ainsi son nouvel opus: "Télé Vénalité" chez Paulo Ramand.

Bonjour Vanessa, peux-tu nous parler de ce deuxième ouvrage?

-Comment envisages-tu de promouvoir ce roman?

Je vais me faire violence pour sortir de ma carapace et vraiment "accompagner" ce second livre. Par timidité, j'ai laissé le premier vivre sa vie tout seul, pour celui-ci, je tâcherai de provoquer des séances de dédicaces, des rencontres dans les bibliothèques locales... Et comme ça m'a plutôt réussi, je compte à  nouveau sur les articles de la presse régionale.

-Depuis quand écris-tu?

J'ai toujours aimé jouer avec les mots, toujours été sensible à leur pouvoir. Toute petite, je me souviens avoir apporté fièrement un poème que je venais d'écrire à mon père, sa réaction glaciale m'a complètement bloquée "ce n'est pas toi qui a écrit ça !". Que mon propre père ne me croit pas capable d'avoir des capacités dans ce domaine a du me conforter longtemps dans l'idée que je ne devais pas écrire.
Grâce aux encouragements de mon meilleur ami, aujourd'hui devenu mon illustrateur fétiche, je me suis mise "sérieusement" à écrire il y a cinq ans.

-Comment fais-tu pour concilier le boulot de maman, le boulot de euhh du boulot!:) et l'écriture?

J'ai eu le privilège de profiter de trois ans de congé parental où tout s'équilibrait plutôt bien. Le temps que ma fille cadette passait à dormir, je l'utilisais pour écrire pendant qua sa grande soeur était à l'école. Aujourd'hui, avec la reprise de mon poste à temps plein, c'est plus délicat. L'inspiration est toujours là, mais le temps me manque.

-Penses-tu que l'on puisse vivre de ses écrits?

Je crois savoir que 100 personnes en France vivent - ou  vivotent - de leur plume. C'est un ratio infime par rapport aux milliers d'auteurs qui sont publiés. Je n'y pense même pas un seul instant pour mon cas, ma seule ambition est de continuer à éprouver du plaisir dans l'écriture et à le partager avec mes lecteurs.

-Quelle est ta méthode de travail? Fiches, thématique?...

Je suis une instinctive, je n'applique aucune méthode. M'astreindre à une quelconque rigueur retire immédiatement tout le plaisir que je ressens lorsque j'écris. Ce qui ne signifie pas pour autant que je ne travaille pas comme une acharnée ! A partir du moment où une idée germe dans mon esprit, je vais la développer en créant une situation de départ. Puis l'histoire va évoluer de façon aléatoire au fil de l'inspiration. Quand je commence un chapitre, je suis incapable de prévoir de quelle façon il se terminera, alors la fin du récit... ! Mon histoire n'a aucune ossature, tout au plus un fil conducteur, je m'efforce d'en maintenir la cohérence en me relisant continuellement, ce qui me permet d'étoffer le récit, de donner de la profondeur aux personnages...

-Tu écris des romans caustiques, est-ce qu'ensuite tu vas t'essayer à un côté plus sombre? moins décalé ?

Je pense que mes livres me ressemblent : ils sont légers, optimistes, plein de dérision et de simplicité, je ne crois pas être capable d'écrire différemment. Dans "écrire", il y a "rire", je ne peux pas dissocier ces deux éléments.

-Combien de temps mets-tu pour écrire un livre ?

C'est variable. J'ai attendu si longtemps avant de me lancer dans l'écriture du premier qu'il s'est quasiment écrit tout seul en 4 ou 5 mois. Le second a nécessité une bonne année de travail. Les textes de chansons se font en quelques heures, les contes pour enfants également.

-Tu as déjà des idées pour le prochain?

Les idées ne manquent jamais, j'adorerais trouver un bouton "arrêt" tant je bouillonne en permanence ! C'est malheureusement le temps qui me fait défaut. Je n'ai écrit que 4 pages en 3 mois, je crains que ce troisième roman ne paraisse pas avant une dizaine d'années !

-Je sais que tu es une experte dans le domaine de la correction, cela ne t'a jamais tenté de devenir "écrivain public"?

J'y ai songé mais il y a de nombreux aspects qui ne me correspondent pas dans ce métier. Je ne me vois pas du tout passer le plus clair de mon temps à aider les clients à rédiger des lettres pour leurs démarches administratives par exemple. Je préfère continuer à corriger quelques manuscrits de temps en temps, pour le plaisir de rendre service à des amis (surtout lorsqu'ils me rémunèrent en chocolats !!!)

-Quelle est ta chanson préférée?

Il y en a des tas, je suis une boulimique de musique ! Je suis une inconditionnelle des textes de Goldman ou de Zazie, cette femme m'épate, elle allie l'intelligence, l'humour, la simplicité avec un tel talent. Je suis aussi bluffée par la voix de velours de Maurane.

Côté international, je suis fan de tubes comme "purple rain" de Prince ou "with or without you" de U2.

-Quel est ton livre préféré?

Tiens, c'est drôle, en y réfléchissant, je n'en ai pas ! Je me souviens avoir été bouleversée ado à la lecture des "Fleurs du mal" de Baudelaire ou de "L'écume des jours" de Boris Vian. Mais non, je n'ai pas de livre de chevet !

-Et sinon tu es heureuse dans la vie? il te reste des rêves à accomplir?

Très heureuse ! J'ai tout pour l'être : des tonnes d'amour à partager et des tas de projets en tête. J'espère être capable d'écrire une bonne vingtaine de romans avant de ne plus avoir toute ma tête (j'ai déjà une bonne avance d'après mes proches !), j'ai l'espoir de voir mes contes publiés cette année et que mes textes de chansons trouvent  mélodies à leur goût ! Sans oublier un recueil collectif de nouvelles qui cherche encore un éditeur à séduire, n'est-ce pas ?!

-Qui sait? Ce recueil finira peut-être par trouver éditeur?...

Vanessa je te remercie d'avoir répondu, je te souhaite bon courage pour cette nouvelle aventure!

N'hésitez pas à vous procurer son ouvrage chez Paulo Ramand!!

Elisabeth vient de sortir son second roman "Te souviens-tu de nous ?" aux éditions Pietra Liuzzo. Toutes les âmes romantiques devraient dès à présent passer commande !

Un grand merci à Elisabeth !

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27 août 2007 1 27 /08 /août /2007 15:31
Pays-p22.jpgLe 06/08/07, L'Est Républicain consacrait un article pour la sortie de Télé-Vénalité. Puis le Pays, quelques jours plus tard...

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13 juillet 2007 5 13 /07 /juillet /2007 13:18
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Richard Keller est un tout jeune retraité particulièrement dynamique et hyperactif. Il enchaine les romans à une vitesse inégalable ! Généreux dans la vie comme dans ses écrits, il s'investit corps et âme dans tout ce qu'il entreprend. Chat perché est son second roman, publié par les éditions ABM en mars dernier.
Amateurs de romans policiers, vous aimerez  plonger au coeur de cette intrigue. laissez-vous guider par Confucius pour découvrir qui a bien pu occire la pauvre Mélanie Pralong !

Plus d'infos sur son blog :
http://livresemois.canalblog.com/


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Difficile de croire encore au prince charmant à l’heure des mails et des sites de rencontres, à l’heure de la quête absolue de la non solitude.Pourtant Charline, trentenaire et parisienne veut encore y croire ! Elle se persuade à l’aide de sa meilleure amie que « chacune a son chacun » qui l’attend quelque part...

Au fil de fous rires et de larmes, le parcours de plusieurs vies se dessine dans un monde où le célibat explose. Les illusions sont fragiles, on espère, on renonce mais par dessus tout on s’accroche ! Charline trouvera-t-elle l’homme de sa vie ? Quel prix devra-t-elle payer pour être aimée ?

Chaque choix que l’on fait change le cours des choses...Découvrez les destins de sept personnages qui au fond d’eux ne recherchent qu’une seule chose : que l’on se souvienne d’eux...

Elisabeth Robert est ma jumelle d'écriture, nous avons deux semaines d'écart et un parcours très similaire. Nous sommes toutes les deux pleines de VIES et de projets malgré nos journées bien remplies par nos bambins chéris. Elisabeth prépare la sortie de son second roman, déjà disponible auprès de son éditrice Pietra Liuzzo.

Toutes les infos sur son blog : http://elibabeth.typepad.fr/ 
 


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Extrait :
Un mercredi matin, l’infirmière du home m’appelle vers les 10 h, et m’apprend que Mme P. est partie dès l’ouverture de la porte, à 7 h du matin, et reste introuvable. Toutes les chambres et les toilettes ont été fouillées, les rues avoisinantes aussi, et la police est avertie.
Je suis surprise sans plus. Plus rien ne m’étonne venant d’elle et j’étais prévenue : un jour, la personne atteinte de la maladie d’Alzheimer fugue. C’est inévitable même si elle a eu une vie casanière. En général, les fugueurs retournent sur les lieux de leur passé.
Une demi-heure plus tard, j’apprends qu’une patrouille de police l’a retrouvée, errante, sur l’avenue où elle a habité ces quarante dernières années. Elle ne semblait pas fort perturbée par sa longue promenade, mais voulait rentrer chez elle car son mari allait revenir et elle devait se rendre à l’école chercher son petit garçon. Même pas sa fille. Je ne suis pas un souvenir assez ancien pour elle.

Chantal Bauwens, 50 ans tout ronds (mais c'est difficile de le croire quand on la connait !), est journaliste de formation. Cette pétulante artiste belge est aussi à l'aise dans l'écriture que dans la peinture. "De la part d'Aloïs" est son second roman édité , il lui tient particulièrement à coeur puisqu'il retrace le douloureux parcours de sa maman, atteinte par la terrible maladie d'Alzheimer.

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6 juillet 2007 5 06 /07 /juillet /2007 14:53
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Après quelques années de repos dans un placard, les trois petits contes que j'ai réalisés avec mon ami Rodolphe Hartig vont très prochainement retrouver un second souffle. Après un léger lifting et grâce à l'aide d'une association belfortaine, nous espérons qu'ils pourront très bientôt se faire dévorer par les tout jeunes lecteurs des bibliothèques locales.


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23 avril 2007 1 23 /04 /avril /2007 12:17

couverture.jpgUn an et demi après la publication de mon premier roman "Avec le temps...", le petit dernier "télé-vénalité" voit enfin le jour. Il est d'ores et déjà disponible auprès de moi sur simple demande par mail (vanessa.mattin@wanadoo.fr) et bientôt sur fnac.com.

Voici un extrait, histoire de prendre un peu la température...


Nous avions convenu d’un repas simple, « à la bonne franquette », je passai par conséquent bien plus de temps dans ma salle de bains que derrière mes fourneaux. Je shampooinai ma tignasse ternie par la poussière avant d’y répartir savamment quelques rouleaux auto chauffants puis je m’attaquai au plus difficile : le maquillage, ou comment camoufler mon pif d’épervier et mes rides éparses. Au moment d’enfiler une paire de bas, une question existentielle s’imposa à moi à l’instant où mes yeux se posèrent sur des tibias velus à souhait : « Dois-je ou non m’épiler ?  Depuis le temps que je laisse la nature reprendre ses droits, il va falloir que j’y aille au taille-haie avec des poils aussi drus ! On ne sait jamais, jouons la carte de la prudence et ratiboisons tout ça ! »
Le vrombissement de l’épilateur électrique atténua considérablement le tintement de la sonnerie et ce fut Cyril, encore et toujours à son poste à ces heures indues, qui accueillit mon invité, très en avance et très étonné d’être ainsi reçu. Cyril le fut davantage puisque résolu à me voir rester vieille fille, il était à cent lieues d’imaginer que je puisse m’offrir un dîner romantique en galante compagnie. Après une bonne minute de silence malsain, Léonard brisa la glace :
-          Bonsoir, je suis bien chez Christine Poirier ?
-          Ouais. Vous aviez rendez-vous ?
-          Pour dîner, oui.
-          Attendez ici un instant, je vais voir si elle est là.
Comme je ne répondais pas à ses appels et n’entendant que le bruit sourd de mon appareil de torture, inquiet, Cyril entra sans ménagement dans la salle de bains où il me découvrit en petite tenue et abondamment « roulottée », assise sur le rebord de la baignoire, les pattes en l’air, en plein exercice de débroussaillage. Choqué et très gêné (pas autant que moi j’en étais sure), il referma aussitôt la porte en se confondant en excuses avant de me prévenir de l’arrivée du beau Léo.
-          Merde ! Il est déjà là ? S’il te plait occupe le encore quelques minutes, le temps que je me « termine ».
Tentant d’oublier les images consternantes qui venaient de s’offrir à lui, mon assistant m’obéit et s’en fut s’entretenir avec l’objet de mes désirs quelques instants.
-          Christine est au téléphone avec un client, elle pourra vous recevoir dans une petite minute. Alors, vous vous êtes rencontrés il y a longtemps ?
Léonard lui raconta brièvement nos quelques cascades qui firent sourire Cyril sans réellement le surprendre, il avait déjà eu un large aperçu de mes frasques depuis quelques mois ! Il confia à son interlocuteur :
-          Christine est une femme épatante, elle donne sans compter, les autres passent toujours avant elle, je suis heureux de voir qu’elle est capable de penser un peu à sa petite personne pour une fois.
-          Vous la connaissez bien je suppose ?
-          Pas tant que ça, même si je passe énormément de temps en sa compagnie et que je l’apprécie beaucoup. Vous savez, Christine a un jardin secret grand comme la forêt amazonienne, c’est une personne très difficile à cerner. Mais ce dont je suis sure, c’est que personne n’est aussi généreux qu’elle et que le premier qui la fait souffrir aura affaire à moi !
-          Si ça peut vous rassurer, je vais tenter de défricher ce fameux jardin en douceur !
J’interrompis la discussion de ces messieurs en apparaissant, quasi méconnaissable, pomponnée et amincie dans l’incontournable « petite robe noire » qui trouve sa place dans la garde robe de toutes les femmes un tant soit peu complexées de ce bas monde.
-          Entrez donc Léonard, laissez-moi votre manteau.
Le temps que je remise sa pelisse dans le dressing de l’entrée, la subtile créature liait déjà connaissance avec le mâle velu qui partageait mon quotidien : mon cochon d’Inde.
-          C’est mignon comme tout cette petite chose, comment s’appelle-t-elle ?
-          Je vous présente Mike Tyson !
-           Lui aussi il colle des beignes aux gens qu’il ne connaît pas ? C’est une caractéristique propre aux occupants de cet appartement si je comprends bien ?
-          Non il est plutôt pacifique maintenant. Sauf qu’à l’époque où je l’ai acheté, il avait boulotté les oreilles de tous ses colocataires de l’animalerie, Mike Tyson s’est donc imposé comme une évidence !
-          Je vois, vous êtes un sacré phénomène Christine Poirier, lâcha-t-il avec un franc sourire.
-          Tomates mozzarella et torsades à la carbonara, ça vous va ?
-          Je m’en pourlèche déjà les badigoinces !
Trop excitée pour apprécier les agapes, j’aurais tout aussi bien pu ingurgiter des topinambours tout secs sans m’en apercevoir. Voulant lui signifier à quel point je m’intéressais à sa personne, je commençai à le questionner sur le contenu de ses écrits au moment du café.
-          De quoi parle-t-il votre roman ?
-          De sexe !
-          C’est vrai ?! Demandai-je surprise et incrédule, laissant dégouliner un peu de mon expresso le long de mon menton.
-          Absolument ! Je suis la mouvance que voulez-vous, il n’y plus que ça qui marche actuellement sur le marché littéraire, le cul cru.
-          C’est quoi ça le « kukru » ? Une position du Kama sutra ?
-          Je veux dire être capable de dépeindre des scènes de sexe de façon plus ou moins bestiale, les gens en raffolent, les hommes comme les femmes d’ailleurs.
-          Et où trouvez-vous l’inspiration pour pondre ce genre de prose si ce n’est pas trop indiscret ?
-          Ah ça, j’ai dû me taper un paquet de films et pas des plus ragoûtants je vous le garantis ! Du « Père Noël est une affaire » à « Quatre dépucelages et un enterrement de vie de garçon », j’en passe et des meilleurs ! Ca vous choque ? Me demanda-t-il après un court silence.
-          Non, disons que ça me surprend. Je n’ai peut-être pas reçu une éducation très ouverte dans ce domaine, en dehors de la sacro-sainte verge conceptrice de ses enfants, je ne crois pas que ma mère ait côtoyé d’autres spécimens, mais je suis plus amusée que choquée ! Vous n’avez pourtant pas l’allure d’une personne qui écrit des romans érotiques, pas le regard d’un pervers, ni l’attitude d’un obsédé … Lui dis-je en appuyant mes affirmations d’un regard coquin. Quel est le titre du roman ?
-          Fantorgasm. L’homme qui assouvit tous les fantasmes et garantit d’atteindre l’orgasme !
-          Ca laisse rêveuse, c’est sûr !!!
La soirée se poursuivit, les éclats de rire alternèrent avec des confidences plus sérieuses. Tard dans la nuit, alors que nous abordions le sujet de son divorce, sa main frôla mon bras qui en frissonna de surprise, peu à peu, le silence se fit pour laisser la place au langage des corps frémissants. Des sensations oubliées depuis longtemps se réveillèrent au rythme des caresses, une vague d’émotions quasi inconnues me submergea et me plongea dans un trouble exquis. Le plaisir de redécouvrir la chaleur d’une bouche charnue sur mes lèvres entrouvertes, le bonheur de sentir à nouveau un souffle tiède sur ma nuque, de frôler une peau nue du bout des doigts. Au bien-être suprême, se mêlait la crainte de n’être plus capable de faire l’amour, ou plus exactement de bien le faire. Devinant mes réticences, Léonard s’enquit de savoir si je souhaitais qu’on s’arrête là mais je l’encourageai à poursuivre. L’atmosphère se détendit considérablement lorsqu’il retira délicatement mes bas et s’attarda sur la multitude de points rouges qui mouchetaient mes jambes dodues. Il n’osa pas ouvertement me demander si je souffrais d’une quelconque MST mais je préférai le rassurer sans tarder sur la nature de cette étrange constellation, résultat d’une épilation musclée réalisée à la hâte. Il rit de bon cœur avant de chuchoter plus sérieusement :
-          Est-ce que tu prends un moyen de contraception ou dois-je plastifier mon outil ?
-          Je suis on ne peut plus saine et j’ai un moyen de contraception infaillible.
-          Ah oui, lequel ?
-          La ménopause !
Nous partîmes dans un énième fou rire avant de nous laisser aller dans une ivresse sensuelle nirvanesque et je me demandai comment j’avais pu priver mon corps de tant de plaisirs aussi longtemps. Cette nuit-là, je ne parvins pas à fermer l’œil, lequel (ainsi que son jumeau !) resta rivé pendant des heures sur le corps de cet homme pour qui je sentais déjà naître des sentiments dont le contrôle semblait totalement m’échapper. Je souris en pensant que depuis son achat, ce matelas n’avait encore pas accueilli de représentant du sexe fort, et me promis de vérifier dès le lendemain la date de son acquisition que je supposais remonter à pas mal d’années !

 

    

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A Propos De L'auteur

  • : Le blog de Vanessa Mattin
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A paraître

Février 2010 : sortie de "La vraie nature du petit Paul Hueur" aux éditions Laura Mare. Petit conte écorigolo à mettre entre toutes les petites menottes !

 


Nain n°1 jette les piles de sa DS dans le composteur ? Capital retraite n°2 se lave les crocs sans couper l'eau ? Héritier n°3 se mélange les poubelles ? Il est grand temps de leur offrir "La vraie nature du petit Paul Hueur" !

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Télé-vénalité



Comment vous procurer mon dernier roman pensez-vous ? Si si je le sens bien ! Eh bien par simple commande dans toutes les fnac ou par chapitre.com ou tout simplement par un petit e-mail à l'auteur, euuuuh, l'auteur c'est moi !!


Pour me contacter.

 

Avec le temps...



Mon premier roman paru en 2005 aux éditions Paulo-Ramand. Comment encaisser sa trentième année avec le sourire malgré une journée anniversaire cauchemardesque.
A part une occasion sur amazon ou fnac.com, voire Vinted, vous n'aurez malheureusement que peu de chances de le trouver.

Recueil de nouvelles



En 2007, paraissait ce recueil de 8 "copains des livres" aux éditions Edilivres au profit de l'AFM (Association Française contre les Myopathies). J'y ai modestement participé avec ces sept très belles personnes rencontrées sur le web ces dernières années (Marie-Paule Asselain, Chantal Bauwens, Marie-Laure Bigand, Jacques Devaux, Liza Lo Bartolo-Bardin, Yannick Piel et Francine Ruellan).